Hernie cervicale : comprendre les symptômes, les causes et les traitements pour en venir à bout

La majeure partie de la population humaine n’accorde malheureusement que très peu d’importance au fait d’être en bonne santé. En effet, nous n’agissons souvent que lorsque cette dernière est fragilisée ou véritablement détériorée. À cet instant, nous comprenons mieux le véritable cadeau qui nous a été fait.

Des douleurs dans la région de la nuque, des épaules, du cou ou encore des fourmillements dans les bras peuvent être des signes d’hernie cervicale. Ces douleurs débutent généralement avec l’âge, les vertèbres devenant de plus en plus fragile. Cependant, ces douleurs deviennent très vite insupportables quand elles sont continuelles ne laissant que peu de répit à celui qui en souffre. Qu’est-ce qu’une hernie cervicale et quels en sont les différents symptômes ? Comment la soigner efficacement ?

 

L’étiologie des douleurs dans le cou, les bras et les épaules

La colonne vertébrale comme son nom l’indique est composée de vertèbres dont les toutes premières ne sont autres que les cervicales. Au nombre de sept, elles se situent précisément dans la zone du cou. Les deux premières, soutiennent le poids de la tête et diffèrent un peu des cinq autres. L’assemblage des différentes vertèbres constitue le canal rachidien ou canal médullaire. Ce dernier abrite la moelle épinière qui elle, est reliée à tout le corps grâce à des nerfs. En fait, c’est cette association anatomique qui permet au cou de fléchir et de s’étendre au gré des mouvements.

Pour que les vertèbres soient bien protégées, un cartilage recouvre soigneusement leur surface. Un disque vertébral se trouve entre chaque juxtaposition de deux vertèbres afin d’amortir les chocs entre elles deux. Un disque intervertébral cervical est constitué d’un nucléus au centre, plutôt mou (noyau gélatineux) et d’un annulus en périphérie, une paroi qui est en principe solide (anneau fibreux). Néanmoins, cette dernière est susceptible de s’user voire de s’ébrécher suite à un traumatisme ou sous l’effet du temps. Il arrive que l’on parle de déplacement du disque intervertébral lorsqu’il est question de hernie discale. En réalité, le disque ne se déplace pas vraiment : il se déchire, et la substance molle qu’il contient, alors expulsée dehors, pousse sur les nerfs environnants dans la colonne vertébrale.

Il en résulte une inflammation des racines nerveuses et des douleurs qui se propagent presque inévitablement dans les épaules et au niveau du cou sans oublier les fourmillements dans les bras. Il peut arriver que la moelle épinière soit aussi comprimée. Cette affection se traduit généralement par la raideur des membres et des sensations de faiblesse musculaire.

 

Hernie cervicale, mieux comprendre le mal

Il convient de rappeler qu’on distingue 7 vertèbres cervicales. La toute première est nommée C1 ou atlas et permet de gérer en grande partie le mouvement de la tête en flexion/extension, vers l’avant puis vers l’arrière. Ceci est notamment possible grâce à son articulation en haut avec l’occiput. Il participe également au mouvement vers le bas avec C2 ou axis. À ce niveau, le mouvement en torsion, de tourner la tête vers la droite puis vers la gauche, est géré par deux petits doubles plateaux qui se trouve de chaque côté.

Depuis l’ensemble C2C3 jusqu’à C7D1, se trouve des disques vertébraux. Comme expliqué précédemment, il est possible que le disque dégénère, soit à cause de l’âge avancé, soit à cause d’un traumatisme. On assiste alors à la rupture et à la fragmentation de l’annulus (fibres collagènes) occasionnant la formation d’un petit sac, une sorte d’excroissance molle. Il s’agit plus précisément d’une hernie discale, véritable obstacle à une bonne qualité de vie.

Les racines nerveuses en provenance de la moelle épinière sont visibles sur le côté des vertèbres C3 à C8 après leur passage entre les articulations postérieures et le disque. C’est à ce niveau qu’a lieu la compression des racines entraînant par la suite une inflammation. Cette dernière est plutôt douloureuse et parfois insoutenable. Lorsque la compression est modérée, elle provoque uniquement une sensation de fourmillements, d’engourdissements du bras jusqu’au bout des doigts.

 

Les différents symptômes de la hernie cervicale 

D’une façon générale, les symptômes d’une hernie cervicale sont caractérisés par des douleurs et l’affaiblissement des muscles. De manière spécifique, ils sont interprétés par ce schéma :
  • En C4 – C5 : occasionne un épuisement du deltoïde au niveau de la partie supérieure du bras. Il n’y a en principe pas de fourmillements, ni d’engourdissements. Par contre, il est possible de constater une douleur à l’épaule.
  • En C5 – C6 : Il est possible que les muscles extenseurs du poignet et celui en avant de la moitié supérieure du bras (biceps) soient affaiblis. On peut sentir des fourmillements et un engourdissement sur le côté de la main jusqu’au pouce. En cas d’hernie discale cervicale, cette zone désigne le niveau de compression le plus fréquent.
  • En C6 – C7 : Ici, ce sont les muscles extenseurs des doigts et le triceps qui sont susceptibles de souffrir d’une faiblesse. Des fourmillements et un engourdissement peuvent atteindre le médius en partant du triceps. Il s’agit également des niveaux de compression les plus habituels des hernies cervicales.
  • En C7 – D1 : capable d’occasionner un affaiblissement de la force de serrement des doigts. Il n’est pas rare d’avoir des sensations douloureuses, des fourmillements et des engourdissements qui irradient jusqu’à l’auriculaire en passant par la partie inférieure du bras.
Il convient de préciser que la liste précédente donne une indication sur les zones douloureuses principalement associées à une hernie cervicale. Toutefois, ces symptômes varient d’une personne à l’autre.

 

Le diagnostic de la hernie cervicale

En premier lieu, un examen initial est effectué par un médecin. Ce dernier prescrit ensuite une imagerie diagnostique. Cette dernière permet d’avoir plus de précision pour le diagnostic de la hernie discale cervicale. Certes, il existe de nombreux moyens de diagnostiquer ce mal, mais le meilleur examen est une IRM ou imagerie par Résonance Magnétique. Celle-ci est capable de démontrer la conséquence d’une hernie cervicale sur un plan anatomique. Il s’agit plus précisément du pincement de la racine nerveuse.

Il peut arriver que le médecin conseille de recourir à un scanner ou myélogramme. Cependant, malgré la précision apportée par cet examen, il n’en demeure pas moins invasif. En fait, un produit opacifiant est   administré par ponction lombaire. C’est d’ailleurs cette injection qui fait que le myéloscan ne soit pas souvent prescrit.

Quelquefois, le bilan diagnostique peut être complété par un EMG (électromyographie). Il s’agit d’un examen électrique se traduisant par une stimulation de quelques nerfs choisis précisément. Au cours de l’examen, le spécialiste procède à l’insertion d’aiguilles dans les muscles des jambes et des bras susceptibles d’être victime du pincement d’un nerf. Ainsi, une activité électrique spontanée est détectée sur les muscles ayant perdu leur innervation normale.

 

Hernie discale cervicale : comment la soigner ?

Suite à des efforts répétés, à un accident de voiture ou encore au dessèchement des disques dû à l’âge avancé, ceux-ci sont grandement fragilisés occasionnant parfois une hernie cervicale. Heureusement, il existe plusieurs traitements pour soigner ce mal. On dénombre :
  • Le traitement médical : il s’agit du traitement prescrit en première intention. En effet, plus de 80% des cas de hernie cervicale médical sont efficacement soignés par un traitement médical. Ce dernier consiste à se reposer, mais également à prendre des médicaments. Il s’agit entre autres d’antalgiques, de décontractants musculaires, et d’anti-inflammatoires. Au cas où ces médicaments ne soulagent pas les douleurs ni les symptômes, des corticoïdes sont prescrits.
  • Les infiltrations : ce traitement est une alternative en cas d’échec du traitement médical. Il tient lieu de l‘injection de corticoïdes au milieu de 2 vertèbres du rachis cervical. Celle-ci doit être réalisée dans la zone où se trouve le nerf en souffrance pour convenablement soulager l’inflammation. Il y a précisément 3 infiltrations à effectuer sous scanner ou contrôle radiographique. On obtient généralement un meilleur résultat ainsi qu’une précision de l’injection grâce à cette technique.
  • L’arthroplastie : il désigne une intervention chirurgicale consistant à remplacer le disque écrasé, fissuré ou malade par un disque artificiel. Le nouveau disque assure la conservation de la mobilité du rachis cervical et permet d’éviter que les racines nerveuses soient à nouveau compressées.
  • La foraminotomie : également appelée chirurgie de décompression, elle est également un traitement chirurgical dont la finalité est d’agrandir le canal rachidien cervical. C’est généralement dans les cas de sténose vertébrale cervicale qu’on emploie cette méthode. La moelle épinière est alors comprimée et le canal rachidien resserré par la hernie discale.
  • La traction cervicale : Cette technique permet d’écarter les vertèbres cervicales et donc de diminuer la pressions sur les disques intervertébraux, libérant de l’espace pour que la hernie puisse se résorber. Longtemps reserver au professionnelle à cause du materiel complexe et couteux nécessaire pour la réaliser, elle est aujourd’hui à la porter de tous et réalisable, sans danger, dans le confort de votre maison.

 

Limiter une hernie cervicale en adoptant une nouvelle hygiène de vie

En général, dans plus de 80% des cas, la hernie discale cervicale se résorbe par elle-même. Le recours au traitement médical a pour but principal de soulager les douleurs radiculaires et celles du cou allant jusqu’aux membres supérieurs. La pratique du sport est vivement conseillée puisque l’activité physique permet de perdre du poids et de renforcer les muscles du cou. Il est également recommandé de demander des conseils à votre médecin afin de connaître et d’adopter les bons mouvements et les bonnes postures.

Le traitement chirurgical n’intervient qu’en dernier recours lorsque les infiltrations et les médicaments ne parviennent pas à soulager efficacement les douleurs. Ce traitement s’avère aussi nécessaire lorsque la compression des nerfs est majeure.

Enfin, de manière général, le meilleur moyen de ne pas souffrir, c'est de prévenir avant d'avoir à guérir. Encore une fois, il existe aujourd'hui de formidables outils, comme le hamac de relaxation cervicale qui vous permet de travailler les muscles et les articulations de votre cou régulièrement, tout en vous relaxant. C’est simple, abordable et agréable, alors pourquoi vous en priveriez-vous ?

Iris Vincent

- Masseur-kinésithérapeute Conventionnée - Iris a suivi de nombreuses formations pour devenir experte dans l'exercice de la physiothérapie, la rééducation fonctionnelle et la kinésithérapie du sport. Elle est notamment réputée pour traiter : Les douleurs rhumatismales (lombalgie, dorsalgie, cervicalgie, épaule, etc.), les rééducations pré ou postopératoires (prothèse, ligamentoplastie, ostéosynthèse, etc.), les blessures sportives (entorse, tendinopathie, blessure musculaire, etc.) et l'entretien de l’autonomie de la personne âgée (travail de l’équilibre, syndrome de Parkinson, etc). Elle propose également des soins de santé et de bien être comme des massages bien-être ou récupération sportive ou des séances de shiatsu (massage japonais par acupression).